Elles attirent des milliers de visiteurs chaque année, font vibrer les villages et incarnent l’âme des traditions occitanes. Mais derrière les sourires, les chars et les bandas, un malaise grandit. Quatorze fêtes emblématiques d’Occitanie sont aujourd’hui liées à un label controversé : « Les plus belles fêtes de France ». En cause : son financement et ses ramifications politiques.
Un label en apparence culturel… mais aux racines idéologiques ?
Créé par l’agence Studio 496, ce label vise à mettre en valeur le patrimoine festif français. Sur le papier, rien d’alarmant. Mais selon une enquête de France 3, Studio 496 a été fondée par Thibaut Farrenq, candidat aux législatives 2024 sous l’étiquette « Ciotti – Le Pen ».
Depuis 2025, l’agence bénéficie d’un soutien financier du milliardaire Pierre-Edouard Stérin, connu pour son engagement en faveur d’un projet de recomposition politique à droite baptisé « Projet Périclès ». Le lien entre ce label culturel et une stratégie politique assumée dérange de nombreuses communes.
Des élus locaux tombent des nues
Plusieurs municipalités ont demandé le retrait de leur fête du label, dénonçant un manque de transparence. Certaines affirment même ne pas avoir été informées de leur intégration au label.
Des retraits ont été confirmés en Gironde, Pays basque, et désormais en Occitanie, où la fronde s’organise autour de festivités autrefois perçues comme 100 % apolitiques.
Les 14 fêtes d’Occitanie concernées
Voici la liste complète des fêtes labellisées en région Occitanie :
- Fête de la Transhumance en Aubrac (Aveyron)
- Fête des Caritats (Béziers, Hérault)
- Fête des Pentecôtes (Moissac, Tarn-et-Garonne)
- Fête de la Saint-Laurent (Bessan, Hérault)
- Fête de la Saint-Louis (Aigues-Mortes, Gard)
- Fête du Cassoulet (Castelnaudary, Aude)
- Carnaval de Limoux (Aude)
- Les Grégoires Améliens (Amélie-les-Bains, Pyrénées-Orientales)
- Fête des Mulets (Amélie-les-Bains, Pyrénées-Orientales)
- L'Omelette Géante (Bessières, Haute-Garonne)
- Fête de l’Ours (Prats-de-Mollo, Pyrénées-Orientales)
- Procession de la Sanch (Perpignan, Pyrénées-Orientales)
- Fête de l’Asperge (Alzonne, Aude)
- La Poulpinade (Villeneuve-lès-Maguelone, Hérault)
Des décisions attendues à la rentrée
Certaines confréries, comme celle de l’Omelette Géante de Bessières, ont annoncé que la question serait à l’ordre du jour de leur prochaine réunion. D’autres, comme Lautrec pour sa Fête de l’ail rose, ont découvert leur présence dans le label sans jamais avoir postulé.
La question désormais : ces fêtes peuvent-elles rester culturelles, sans être instrumentalisées ?