Le domaine Saint-Martin-de-la-Garrigue, situé à Montagnac dans l'Hérault, devait devenir un pôle d’œnotourisme haut de gamme aux ambitions prometteuses, grâce à l'investissement d'un homme d'affaires norvégien, Tom Rune Pedersen. Cependant, en 2025, le chantier est à l'arrêt, laissant plusieurs entreprises locales en difficulté suite à des impayés dépassant le million d'euros. Cette situation soulève des inquiétudes quant à la pérennité du projet et l'intégrité économique du territoire.
Des ambitions démesurées
Racheté en 2019 pour 8 millions d'euros, le domaine envisageait d'allier production viticole et tourisme de luxe, avec un hôtel, un restaurant et un spa. Connu en Norvège comme le « roi de l'immobilier », Tom Rune Pedersen semblait avoir les moyens d'assurer la réussite de ce projet prestigieux. Sa société, Magic Norway, est déjà bien établie dans le secteur immobilier et hôtelier de Bergen.
Des retards de paiement alarmants
Malgré un début prometteur, les choses ont rapidement basculé. Depuis mai 2024, de nombreuses petites et moyennes entreprises se sont engagées dans la rénovation du domaine, mais les paiements commencent à se faire rares. Les artisans signalent des retards de paiement qui se transforment finalement en impayés, entraînant des conséquences désastreuses pour leur activité.
Une spirale de difficultés économiques
Pour certaines entreprises, comme Alingeo, qui attend près de 70 000 euros, la situation est critique. Son dirigeant, Alain Landelle, exprime sa frustration face à l'absence de communication : “Nous ne sommes pas payés depuis juin. Cela freine tout développement, il faut tourner encore plus vite pour ne pas couler.” D'autres entreprises partagent ce désespoir, certaines se voyant contraintes de penser à des licenciements pour survivre.
Des tensions accrues sur le chantier
Les relations entre les artisans et le propriétaire se dégradent, atteignant un point tel que des interventions policières ont été nécessaires lors de réunions de travail. La situation est devenue si tendue qu'un entrepreneur anonyme a déclaré : “Cela représente les trois quarts de mon bénéfice annuel. Si ce n’est pas payé, il faudra envisager des licenciements ou renoncer à investir.”
Un investissement à l'arrêt
Avec 90% des travaux réalisés, le projet semble être sur la touche. Tom Rune Pedersen, après avoir déposé plainte suite à une agression physique, ne fournit que peu d'informations sur la situation actuelle. Son avocat parle d’une procédure amiable en cours, mais les artisans et PME pourraient devoir intensifier leurs démarches judiciaires pour récupérer les sommes dues.
Un impact sur le patrimoine viticole
Population locale et professionnels redoutent l'impact à long terme de cette situation sur la réputation du domaine et, plus largement, sur l'image de l'Hérault comme destination œnotouristique. Le constat est amer pour Henri Gueydan, architecte impliqué dans le projet, qui déclare que la situation représente un véritable “suicide pour ce lieu magnifique”.
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