Le 23 septembre a marqué un tournant dans la gestion du loup en Aveyron. Annoncé par la préfète coordinatrice du Plan national loup, Fabienne Buccio, les éleveurs pourront désormais abattre un loup en cas d’attaque sur leur troupeau sans avoir à demander une autorisation préfectorale préalable. Bien que cette décision soit applaudit par des acteurs locaux, des mises en garde subsistent concernant l'efficacité de cette mesure dans un contexte de hausse des attaques.
Une avancée significative pour les éleveurs
L’association Cercle 12, regroupant des éleveurs de l’Aveyron, se réjouit de cette décision, affirmant qu'elle répond à une demande ancienne. Mélanie Brunet, présidente de l’association, souligne que c’est une avancée importante qui s’aligne avec leurs revendications auprès du ministère de l’Agriculture. Ce nouveau dispositif promet de simplifier les procédures, permettant aux éleveurs de réagir plus rapidement face aux attaques des loups.
La problématique des procédures administratives
Jusqu’à présent, les éleveurs faisaient face à une lourdeur administrative. Obtenir une autorisation dérogatoire de préfecture pour un tir de défense était nécessaire, freinant ainsi leur capacité d’intervention. Avec ce changement, un simple rapport suffira pour procéder à l’abattage d’un prédateur en cas d’attaque, apportant une réponse rapide pour protéger les troupeaux.
Une urgence face à la montée des attaques
Malgré ces nouvelles mesures, la situation reste préoccupante. En 2025, les attaques de loups ont explosé de 26 %, mettant en péril des milliers de bêtes. Selon les chiffres fournis par l’association, près de 12 000 victimes sont attendues cette année. Le nombre de loups a également crû de manière significative, augmentant de 276 % entre 2016 et 2023, ajoutant à l’urgence d’une réponse efficace.
Quotas de prélèvement jugés insuffisants
Le Cercle 12 attire l'attention sur le fait que sans une révision du quota annuel de prélèvements, fixé à 19 % de la population estimée, les nouvelles mesures pourraient ne pas suffire. L’association accuse l’Office français de la biodiversité (OFB) de sous-estimer réellement le nombre de loups, limitant ainsi les possibilités de gestion des populations.
Appel à maintenir une vigilance accrue
Les éleveurs de l’Aveyron estiment que la responsabilité de la situation actuelle incombe à l’État, qui aurait laissé proliférer les loups. Ils insistent sur la nécessité de s'assurer que les outils comme la brigade loup et la Louveterie continuent d’être déployés pour soutenir le travail des éleveurs. Cette vigilance est essentielle pour s’assurer que les mesures adoptées aient un impact positif sur le terrain, en réduisant le nombre de victimes.