Un rapport détaillé de la Chambre régionale des comptes d’Occitanie met en lumière les prestations fournies par des cabinets de conseil au Conseil départemental de l’Hérault. Entre 2019 et 2023, ces prestations se sont élevées à un montant total de 10,71 millions d’euros, suscitant des interrogations sur la gestion des ressources publiques. Ce document analyse les enjeux de la transparence financière et des pratiques locales d’audit.
Cadre de l'analyse
Suite à des rapports du Sénat et de la Cour des comptes concernant l'utilisation des cabinets de conseil par l’État, les citoyens ont sollicité une évaluation similaire au niveau local. La Chambre régionale des comptes Occitanie s'est donc penchée sur la gestion financière du département de l’Hérault, particulièrement en ce qui concerne les prestations intellectuelles commandées.
Des dépenses en forte hausse
Entre 2019 et 2023, le Conseil départemental de l’Hérault a fait appel à 157 prestations intellectuelles. Le montant total des dépenses a plus que doublé, passant de 1,27 million d’euros en 2019 à 2,71 millions d’euros en 2023. Cette augmentation est principalement due à l’essor des dépenses d’investissement et à la transformation numérique de la collectivité, entamée en 2020.
Répartition des dépenses
Les 10,71 millions d’euros engagés représentent 1,25 % des charges à caractère général et 0,76 % des dépenses d’investissement du Conseil départemental. La majorité des missions effectuées concernent des audits fonctionnels et techniques, ainsi que des diagnostics relatifs à la gestion des effectifs dans les collèges. Les responsables du département affirment que ces chiffres illustrent une gestion maîtrisée des ressources publiques.
Justifications du recours aux conseils externes
Le recours aux cabinets de conseil est souvent motivé par un manque de compétences internes. Malgré une importante équipe de 5 406 agents, le département reconnaît que certaines expertises sont soit très spécifiques, soit difficilement accessibles. L'objectif est donc d'éviter des coûts superflus en internalisant des compétences ponctuelles.
Manque de documentation
Le rapport de la Chambre régionale des comptes souligne un point critique : l’arbitrage entre l’usage des services internes et le recours à des ressources extérieures reste parfois insuffisamment documenté. Cela soulève des questions quant à la transparence et à la justification des choix effectués par la collectivité.
Réactions du département de l'Hérault
Kléber Mesquida, président du département, a défendu cette gestion en évoquant le bon encadrement des marchés publics ainsi que des prestations intellectuelles. Selon lui, la démarche qualité ISO 9001 mise en place depuis 2002 atteste de l’importance accordée à un fonctionnement rigoureux et rigoureux.
Contexte national
Il est important de noter que cette problématique ne se limite pas à l’Hérault. À l’échelle nationale, plusieurs rapports établis par les Chambres régionales des comptes s’intéressent à la question des aides accordées aux cabinets de conseil. Ces documents permettent de dresser un état des lieux des pratiques budgétaires et de la nécessité de renforcer les contrôles sur l'usage d'expertises externes.